Aménageurs, entrepreneurs de tous les territoires
En l’espace de quelques années, de graves signes de fragilité sont apparus au cœur des villes moyennes et des bourgs-centres. Les mutations accélérées du commerce, l’appauvrissement de notre tissu industriel, le vieillissement de la population, la raréfaction de services publics de proximité, la dévitalisation de bon nombre de quartiers ont accéléré les écarts de développement qui mettent en cause la capacité des élus locaux à offrir les mêmes opportunités à leurs habitants.
Dans ce contexte, le processus de désertification des territoires les plus éloignés des métropoles épaississent toujours plus les contours d’une fracture territoriale qui fragilise notre identité nationale.
La France est-elle condamnée à rester prisonnière de ce cercle vicieux, au péril de sacrifier tant la génération de nos baby-boomers issue de l’après-guerre que celle des jeunes pour lesquels l’accès au logement est de plus en plus compliqué ?
La réponse est non, car autour du développement de nos grandes métropoles arrivées aujourd’hui à maturité, la reconquête des territoires s’impose politiquement d’elle-même.
Le mouvement est amorcé, en témoignent les premières actions engagées par le ministère de Jacques Mézard en faveur de la cohésion des territoires, au travers notamment :
- de la conférence nationale des territoires pour soutenir le développement des bassins ruraux et dépasser les logiques de concurrence territoriale ;
- de son appel à manifestation d’intérêt (AMI) « Centres-bourgs » pour redynamiser les centres-bourgs menacés de 54 communes ;
- de son plan Action Cœur de Ville pour conforter le rôle moteur de 222 premières villes moyennes ;
- de l’ensemble des dispositifs issus de la loi Élan en faveur de l’aménagement opérationnel.
Dans cette reconquête des territoires fondée sur un juste équilibre entre compétitivité, cohésion et durabilité, nous avons, aménageurs, plus que jamais un rôle essentiel à jouer.
Au gré de la diversification considérable de nos compétences et de la transformation de nos pratiques professionnelles, les conditions sont en effet réunies pour :
- revendiquer notre expertise auprès des élus locaux ;
- promouvoir et réaliser des opérations « soutenables » d’un point de vue économique, sociétal et environnemental ;
- préempter de nouveaux marchés auxquels les « lotisseurs » occasionnels n’ont désormais plus accès.
De prime abord, dans un contexte économique toujours difficile et favorable au repli sur soi, notre mission relève du défi. Mais c’est sans compter sur l’appui de notre organisation professionnelle qui au cours des trois dernières années et grâce à l’engagement des professionnels qui la composent, a su engager une véritable mutation stratégique et gagner en agilité pour :
- transformer l’image du métier d’aménageur et aider nos publics à mieux comprendre la vocation de la profession et son spectre d’intervention ;
- mener des actions politiques pour défendre et engager avec pragmatisme la profession auprès des pouvoirs publics ;
- asseoir une communication affirmée au travers événements locaux et de manifestations d’envergure nationale ;
- accompagner concrètement nos entreprises dans l’évolution de leurs pratiques ;
- gagner en lisibilité sur le travail effectué et attirer de nouvelles recrues.
C’est la lecture de l’action conduite par l’ensemble des membres du bureau et du conseil d’administration de l’Unam que je vous proposerai dans le présent rapport d’activité afin que votre appartenance à notre nouvelle union soit, pour chacun de ses adhérents et de ses partenaires, source de plaisir, de fierté et d’engagement.
Pascale Poirot, Présidente de l’Unam (mai 2015 – sept. 2018)