Réparer la « France moche » : l’occasion de sortir du tabou périurbain et de créer de nouveaux quartiers attractifs, connectés et adaptés aux enjeux de notre siècle

 

Communiqué de presse – Paris, le 13 septembre 2023

L’UNAM se félicite qu’après plusieurs années avec les yeux braqués sur l’avenir des villes centres et des centres-villes, un Gouvernement mette enfin la focale sur l’un de nos plus grands impensés urbains. « Pendant trop longtemps la question périrubaine a été traitée avec un certain dédain par les gouvernements successifs mais aussi par les administrations, les experts et les concepteurs. L’appellation « France moche » en est d’ailleurs un révélateur évident ! » déclare François Rieussec, Président de l’UNAM.

Les aménageurs émettent depuis longtemps le souhait que les politiques publiques agissent pour les Français à partir de ce qu’ils sont et non pas de ce qu’on voudrait qu’ils soient. La Ministre Olivia Grégoire rappelle ainsi les chiffres de cette réalité longtemps mise de côté : « Les entrées de ville concentrent 72% des dépenses des Français dans les magasins et, dans une France périurbaine, elles sont devenues le commerce de proximité de millions d’entre nous : les supprimer ne serait ni faisable, ni souhaitable ».

Les aménageurs partagent le constat qu’au 21ème siècle il n’est plus possible de se contenter de voir dans ces entrées de ville uniquement comme le symbole d’une « France pratique » au risque de continuer à fabriquer une « France discount » déconnectée de nos espaces urbains. Il appartient aux aménageurs, aux côtés des élus locaux et des concepteurs, de réinventer ces quartiers en intégrant dans les opérations qui verront le jour toutes les fonctions de la ville, en offrant une mixité fonctionnelle aux habitants, en replaçant la question de la qualité architecturale et paysagère au cœur des projets, en réfléchissant aux nouvelles mobilités qu’il faudrait intégrer sans oublier la restauration de fonctions climatiques et environnementales.

Les défis sont donc nombreux et à l’heure du ZAN et de la crise du logement, les périphéries urbaines peuvent devenir de formidables leviers de développement raisonnés qui allient qualité de vie et prix attractifs. Olivia Grégoire explique que cette nouvelle initiative « c’est la politique dans ce qu’elle a de plus noble : se projeter dans le long terme en ayant le souci de l’opérationnel ». « Aménager c’est anticiper alors Chiche ! » déclare enfin François Rieussec pour qui « il y sera néanmoins essentiel de rester pragmatique sur la faisabilité et le coût des projets mais aussi sur les formes urbaines susceptibles d’attirer les Français dans ces espaces. Il faudra également lever les verrous juridiques qui paralysent parfois les meilleures intentions et de mettre des moyens à la hauteur des enjeux en ayant toujours conscience que les opérations réhabilitation sont plus coûteuses et complexes. »

L’UNAM en lien avec les associations de Maires, les acteurs du commerce et son réseau d’aménageurs de proximité déploiera une boîte à outils de solutions opérationnelles pour que ces réhabilitations soient accessibles à tous les territoires.

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