Villes, bourgs et villages : les mobilités pour tous
Au cœur du développement des territoires, les nouvelles pratiques de mobilités expriment les avancées environnementales, économiques, sociales et culturelles contributives au renouvellement de l’Art Urbain dans les territoires. Retour sur le débat organisé lundi dernier, 24 février 2020, par l’association Art urbain dans les territoires avec François Rieussec, Président de l’Unam.
Comment les aménageurs ont-ils accueilli la loi d’orientation des mobilités?

François Rieussec, Président de l’Unam et Louis Moutard, LM Architecture
La loi LOM vient acter une sortie du « tout transport en commun » et permet aux collectivités de devenir acteurs des transports. Les communes et les intercommunalités pourront désormais être décisionnaires et organisatrices des politiques de mobilités sur leurs territoires dans toute leur diversité : mobilités actives (vélo, marche), services de free-floating (trottinettes, vélos, scooters), applications au covoiturage et à l’autopartage. C’est donc une vraie opportunité pour les aménageurs qui peuvent accompagner les élus locaux dans leur projet d’écomobilité et dans la diffusion des bénéfices de ces nouveaux usages pour la collectivité.
Concrètement, qu’est-ce que cela change sur vos opérations ?
Il est intéressant de conjuguer la loi LOM avec l’optimisation de l’usage des sols et la frugalité foncière. L’aménageur organise un effet systémique dans le projet : si les nouvelles solutions de mobilités offrent l’opportunité d’économiser la deuxième voiture, les opérateurs vont pouvoir remplacer des parkings par des plantations et des arbres, créer des îlots de fraîcheur, restaurer la biodiversité en milieu urbain, favoriser le stockage du carbone et la propagation des polluants. Grâce à l’économie réalisée par la réduction des surfaces de parkings, les nouveaux projets permettent de générer les moyens financiers nécessaires pour installer des voitures en autopartage ou prévoir des système de navettes autonomes. C’est tout un écosystème qu’il s’agit d’imaginer à l’échelle d’une opération au centre duquel un syndic des mobilités, dévolu à l’animation de communautés d’utilisateurs, pourrait trouver sa place. Repenser les mobilités à l’échelle d’un quartier nous permet d’apporter aux habitants la garantie d’une meilleure santé, de faire des économies et de participer à la création de nouveaux emplois !
Quel principal message adresser aux élus sur ce thème des mobilités ?
Les acteurs des nouvelles mobilités développent des modèles économiques viables qui peuvent s’insérer dans des projets d’urbanisme de densité moyenne, quelle que soit la taille de la commune. Il est important de travailler sur des projets « sur-mesure » en fonction de la démographie des territoires et de créer une nouvelle dynamique pour éviter la fuite et la dispersion urbaine qui attachent définitivement les habitants à la deuxième voiture. Il faut multiplier les expérimentations et valoriser les bénéfices qu’une belle opération d’aménagement peut avoir sur la revitalisation d’un centre existant ou sur les quartiers voisins qui l’entourent. Autant d’outils à portée de mains des élus pour assumer leur différenciation telle que leur proposera bientôt la nouvelle loi 3D ! Les élus ne disposent que de l’année 2020 pour prendre la responsabilité d’Autorité Organisatrice des Mobilités. Les aménageurs ont là un nouvel outil d’aide à proposer aux élus !
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